Comme beaucoup de mots, richesse porte une ambiguïté car il nous enferme dans la partie matérialiste de notre réalité. Dans le sens commun, riche veut dire qu’on possède beaucoup d’argent et de biens matériels. Le contraire, pauvre, signifie qu’on a ni argent ni biens matériels.
Je puis n’avoir aucune possession matérielle, et pour autant me vivre comme l’homme le plus riche du monde, par ceux que j’aime et qui m’aiment, par la beauté naturelle qui m’entoure, du fait de ma santé, par ma capacité intérieure à cultiver le bonheur. Je puis appartenir au club fermé des multimilliardaires, et vivre comme le plus misérable des hommes, entouré de corruption, d’avarice, d’intrigues, de superficialité… Ne trouvez-vous pas intéressant que nous n’ayons pas de vrai vocabulaire pour parler de ce qui nous rend réellement riche ou pauvre ? Pauvreté et richesse entretiennent une des confusions ontologiques parmi les plus destructrices que je connaisse. Nous manquons d’un langage de la richesse.
Pourquoi le mot “richesse” apparaît-il si ambigu ?